Ferdinando Vichi

Ferdinando Vichi naît en 1875 à Florence dans une famille noble toscane. Très tôt, l’enfant révèle une fascination pour la beauté des formes et un attrait presque instinctif pour la sculpture. Cette passion précoce le conduit vers l’Académie des Beaux-Arts de Florence, où il se forme auprès des maîtres Augusto Rivalta et Cesare Zocchi. À peine sorti de l’adolescence, il expose La Baigneuse au Salon de Paris, œuvre aussitôt remarquée et primée.

Artiste cosmopolite, Vichi voyage. Il crée en Allemagne, en France, en Angleterre, dans les deux Amériques et jusqu’en Inde, recevant partout des éloges unanimes. À moins de vingt ans, la critique internationale le salue déjà comme un maître en devenir.

Ferdinando Vichi s’impose comme une figure centrale de la sculpture florentine entre la fin du XIXe et la première moitié du XXe siècle. Son art s’inscrit dans la grande tradition classique, nourri de mythologie, de Renaissance et de romantisme. Ses matériaux de prédilection sont le marbre et l’albâtre, qu’il cisèle avec une sensibilité rare. Ses groupes sculptés, tels Cupidon et Psyché ou Les Saisons, enchantent par leur harmonie et leur sensualité. Argia Marinari, son épouse devient sa muse. Sa beauté, empreinte de grâce florentine, aurait inspiré nombre de ses figures féminines, dont l’admirable groupe Orphée et Eurydice, où se lit la tendresse tragique des amants mythiques. 

Au-delà des thèmes mythologiques, Vichi excelle dans l’art du portrait, domaine où il acquiert une renommée internationale. Ses bustes, empreints de force et de douceur, immortalisent des personnalités illustres, dont trois présidents américains, McKinley, Roosevelt et Taft, ainsi que la reine de Baroda. Il signe aussi d’innombrables monuments commémoratifs en Italie, des tombeaux d’aristocrates en Angleterre et en Suisse, et le monument au sénateur Donato Marelli.

Son nom reste indissociable de la Galerie Bazzanti de Florence, haut lieu de la sculpture toscane, où il côtoie Lapini, Pugi et Bazzanti lui-même. Lauréat de grands prix et de médailles d’or aux expositions de Venise et de Livourne, il est fait chevalier du Royaume en 1907.

Ferdinando Vichi meurt à Florence en 1941, fidèle à sa ville natale qu’il n’a jamais cessé d’honorer. Il laisse derrière lui une œuvre foisonnante, témoignage d’un art à la croisée des époques : classique par la forme, romantique par l’âme.